Prix Littéraire de l'Imaginaire Booksphere - Édition 2023



Univers accrocheur

Par Samlor-en-livre

Le 14/03/2021 à 20:03

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J’avais repéré ce livre en parcourant les sites d’éditeur pour proposer 3 titres afin de m’inscrire comme juré au PLIB2021. J’avais beaucoup aimé ce que Plume Blanche proposait l’an précèdent et je me suis rapidement tournée vers eux pour faire mon choix. Ce titre, entre la couverture, le résumé et le genre, m’avais assez vite attirée et je me l’étais commandé.

J’ai assez vite croché. Clara est une fille de bonne famille qui n’a jamais supporté le cadre stricte dans lequel elle a évolué toute sa vie. Résultat, entre une intelligence vive, beaucoup d’énergie, une vie de privilège et une impossibilité à extérioriser toutes ses émotions, Clara est une bombe à retardement. Son comportement, s’il n’est pas des plus agréables, ne sort pas de nul part non plus.

Donc quand elle se marie avec l’homme de sa vie, homme que sa riche famille désapprouve, et que rien ne se passe comme prévu, j’ai trouvé assez logique qu’elle perde complètement les pédales. Et son mari est assez… insaisissable. Tout lui glisse dessus comme de l’eau sur un rocher. Je ne parle, bien sûr, pas du mari prévu… mais de l’autre!

Ce qui n’aurait dû être qu’un simple incident va mettre en branle toute une série d’actions qui va mener Clara, un journaliste nommé Côme et son nouveau mari, sur les traces des fondations de Néacity et des secrets que les alchimistes gardent jalousement pour préserver la richesse de leur cité.

J’ai apprécié ce trio mal accordé, avec des personnalités multicolors qui s’accordent si bien et si mal à la fois les unes aux autres. J’ai aimé parcourir la cité, avec cette ambiance steampunk sombre et pleine de promesses, de cette société qui court après le progrès sans forcément bien y parvenir. L’alchimie a pourtant ses limites et l’homm est toujours prompt à les dépasser. C’est un point qu’on retrouve dans bien des livres et qui ici prend le visage de machinations parfaitement inhumaines.

Et pourtant, alors que j’avais très bien commencé ma lecture, que je la poursuivais avec confort, il y a eu ce moment où j’ai décroché. J’ai de la peine à m’expliquer car cela m’arrive très rarement. Habituellement, soit je ne rentre pas du tout dans l’histoire, soit la fin me déplaît, mais attendre les 2/3 du roman pour en sortir, ça non. Il y a eu ce moment où Côme révèle des choses sur lui, où les personnages me donnaient l’impression de tout le temps se reposer entre deux actions en passant ce temps à se disputer et je pense que cela a cassé le rythme de l’histoire, tout du moins pour moi. Et puis, j’ai ressenti quelques facilités sur la fin. Rien de grave en soi, mais ces petites choses se sont ajoutées les unes aux autres pour me laisser sur une impression de lecture en demi-teinte.

L’univers est finalement ce qui me reste le plus en tête. Je l’ai trouvé bien construit, l’ambiance lourde, oppressante et pourtant promesse de progrès est bien représentée. On y sent l’oppulence et la pauvreté, le neuf et le vieux, la joie et la tristesse. J’ai aimé la place que prend l’alchimie au sein de la cité, ce qui a mené à ce que cette dernière échappe à la moralité. L’histoire de la royauté qui passe aux mains d’une poignée de nantis. Tout ceci donne un aspect à l’histoire qui m’a captivée dès le départ.

En soi, ce n’est pas du tout une mauvaise lecture. J’ai juste le regret d’avoir perdu, à un moment, le plaisir de lecture que j’ai ressenti pendant un long moment.

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